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On vous l'avait bien dit

- Et voilà, on vous l'avait bien dit.

- Quoi donc tante Cassie ? Interrogea Vador  qui jouait avec le tableau magique qu'Adèle avait eu à Noël

- Quoi donc ? Demanda Corvisart 

- Il ne faut pas aller sur l'Ile sentinele, l'une des îles Andaman, c'est dangereux. Nous en avions parlé dans notre chronique sur les îles lointaines.

- C'est où les îles Andaman ? Interrogea Corvisart dont la connaissance des îles se limitait à l'île de la cité, antique berceau de la ville de Paris où son chauffeur de taxi de maître amenait régulièrement des touristes,  notamment pour visiter "Notre Dame".

- Que s'est il donc passé ? Demanda Parme 

- Je vous lis l'article et vous comprendrez. 

Le 16 novembre, John Allen Chau, ressortissant américain de 27 ans, a péri en voulant entrer en contact avec le peuple de chasseurs-cueilleurs des Sentinelles, qui compterait 150 âmes.

L'Inde est confrontée ce jeudi à un casse-tête pour récupérer le corps de l’Américain, tué par les flèches de la tribu autochtone des Sentinelles qui vit coupée du monde moderne sur une île d'Andaman-et-Nicobar.

- Mon dieu le pauvre homme mais pourquoi a-t-il fait cela ? Parme semblait choquée

- Il voulait apparemment convertir  les habitants de l'île au christianisme, répondit Cassie. Résultat il a eu un accès direct à Dieu, grâce aux flèches des habitants.

- C'est une triste fin mais ces pauvres gens se protègent. La moindre intrusion d'un étranger sur leur île peut amener des maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés. Mais cela semble impossible à faire rentrer dans le crâne de certains. C'est désespérant conclut Parme. 

- Quand il y a eu le tsunami en 2004, ils ont refusé tous les secours et ont tiré des flèches sur l'hélicoptère qui s'approchait, ajouta Parme. Le gouvernement de l'Inde empêche tout accès à l'île. 

Il y eut un silence qui fut interrompu par un reniflement de Corvisart. 

- Je sens une bonne odeur de galette.

- Oui Chloë a invité les parents de Mordechai, Ombeline et Bismillah à venir manger la galette.

- Ce sera une galette multiconfessionnelle alors. Mordechai est juif, Ombeline, chrétienne et Bismillah musulmane, déclara Parme. Devant les regards étonnés de Vador et Corvisart, elle poursuivit. 

- C'est à cause de leurs prénoms que je dis cela, Mordechai est un personnage du livre d'Esther dans la bible, il est à l'origine de la fête juive de Pourim. Ombeline de Jully est une sainte catholique, fêtée le 21 août  et Bismillah cela signifie au nom d'Allah

- Et Adèle elle est quoi ? 

- Adèle est aussi une sainte catholique  mais je crois surtout que Chloë est une fan de la chanteuse britannique Adele et que c'est pour cela qu'elle a choisit ce prénom... Elle trouve aussi qu'Adèle est un peu jeune pour avoir une religion.

- C'est très intéressant tout cela mais je propose de nous rapprocher de la galette les amis. Ces sympathiques enfants nous en donneront bien un peu déclara Corvisart d'un air gourmand. 

- J'en profiterai pour vous parler des fameux rois mages,  déclara Parme,  avant de rallier le salon dans lequel nos chats trouvèrent les enfants assis sur les genoux des mamans qui tentaient de converser entre elles. 

Bien évidemment, l'arrivée des chats suscita une belle effervescence  parmi tout ce petit monde. Mais nos félins allèrent sagement s'asseoir sur un fauteuil. Ils savaient, en effet, que le meilleur moyen d'obtenir de la galette était d'adopter une attitude de détachement et de retenue... 

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Chatbalisme

Ce matin là, les chartreuses sont confortablement installées sur le canapé de la pièce du haut.

Cassie observe attentivement les griffes de sa patte droite qu'elle ressort et rétracte, à intervalles réguliers. Parme se lèche consciencieusement les siennes quand, tout à coup, elle redresse la tête et s'adresse à son amie.

- Cassie, sais tu que notre cousine Carlotta qui habite à Ascona, en Suisse, sur les bords du lac Majeur, m'a dit que, dans son pays, certains habitants mangent des chats et qu'il existe même des restaurants qui servent ce monstrueux plat.

Cassie, toute à sa passionnante occupation, reste imperturbable.

Parme poursuivit.

- Tu nous imagines toutes deux servies en ragoût ? C'est encore moins classe qu'écrasées sur la route.

A ces derniers mots, Cassie interrompt son activité et observe Parme. Celle-ci tremble d'émotion.

Parme faisait là allusion à la rumeur fort vexante de leur mort qui avait circulé, l'an passé. Elles avaient trouvé qu'une telle disparition manquait singulièrement de classe. Comme disait Cassie, pourquoi pas mortes en tombant du toit ou noyées dans la machine à laver comme deux gourdes ?

Mais nous dévions du sujet initial. Revenons à nos chats suisses qui préoccupaient notre jeune militante de la cause des chats.

Cassie intervint alors d'une voix traînante .

- Oh tu sais, et pour ce qui me concerne, tant que ce n'est pas moi qu'on mange. Et elle s'abandonna, de nouveau, à la contemplation de ses griffes.

Parme se prend alors la tête entre ses pattes. Elle gémit.

- Mais Cassie, nous devons dénoncer cette sinistre pratique dans nos chroniques.

Cette dernière lève alors les yeux au ciel en s'étirant voluptueusement.

- Franchement Parme, les lecteurs viennent sur nos chroniques pour se détendre pas pour entendre parler d'horreurs comme celles qui s'étalent quotidiennement dans leurs journaux. Et puis nous parlons de la Suisse. L'argent compte plus que les chats là bas.

- Mais notre Carlotta aimerait que nous en parlions dans les chroniques... Reprit Parme d'un air désespéré.

- Notre Carlotta - Cassie avait entrepris désormais de faire sa toilette - est une snob désoeuvrée qui vit dans une immense villa et qui se croit dans un film de Visconti. La lecture de sa correspondance me donne une irrésistible envie de rejoindre ma litière.

Parme était consternée. Intérieurement elle reconnaissait que Carlotta vivait dans son monde fait de luxe et de langueur, un peu comme en dehors du temps, mais elle était pleine de charme. Rien à voir avec cette rustre de Cassie qui tenait des propos odieux à son égard. Puisque c'était ainsi, elle se chargerait seule d'écrire sur le drame des chats dévorés, en Suisse. Elle se mit au travail sous les ricanements de Cassie.

- N'oublie pas de mettre des recettes surtout ! Et des photos… Ca donnera peut-être de l'appétit aux lecteurs.

Parme résista à la provocation et poursuivit ses recherches. Ce qu'elle lut lui souleva assez rapidement le cœur. Il était question de recettes culinaires à base de chat ou de chien telles que ragoûts, viandes séchées. Comme elle évoquait ce point à haute voix, Cassie sursauta et interrompit le nettoyage des ses oreilles.

- Et même du chien ? Mon dieu, quelle horreur ! Il y a de quoi mourir empoisonné.

Cette réflexion consterna Parme qui, par ailleurs, militait pour l'égalité entre les chiens et les chats et leur entente mutuelle. Cela faisait d'elle une chatte assez exceptionnelle, compte tenu de la réputation d'individualistes forcenés des chats, en général, dont Cassie était un bel exemple.

- Enfin Cassie tu ne peux pas parler comme cela. Les chiens sont nos amis désormais, après des millénaires de rivalités. Tu fais preuve de racisme, c'est très mal.

- Calme toi ma vieille, je blague. Bon, je vais te livrer un scoop; plusieurs chats ont disparu de notre petite localité depuis quelques temps... J'ai entendu Chloë en parler. Ne crois tu pas que nous aurions un peu de « Chatbalisme » par ici ?.. Elle venait d'inventer le terme par référence au canibalisme.

Parme la regarda les yeux exorbités.

- Cassie ? Sincèrement tu crois que ...

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Electrocution

Electrocution Electrocution

Parme et Cassie était occupées à surveiller Adèle qui, depuis quelques temps, commençait à explorer son espace en rampant. Elle semblait irrésistiblement attirée par l'escalier qui menait à l'étage. Les chartreuses avaient vite compris le danger et postées en bas, décourageaient toute tentative d'escalade.

Cela suscitait le mécontentement d'Adèle qui manifestait par des grognements à leur adresse. Cette mission de sécurisation n'empêchait pas ses gardiennes de converser tranquillement.

Ce jour là Parme décida d'évoquer un sujet d'inquiétude.

- Les fréquentations de Vador m'inquiètent un peu, depuis quelques temps.

- Ah bon Parme ? Où est le problème ? A son âge, il est normal que Vador ait des amis.

- Il fréquente deux petits voyous, le chat du charcutier  et celui du boulanger qui sont deux fieffés chenapans et dont le vocabulaire est très grossier. 

- C'est vrai qu'ils ne semblent pas de la meilleure extraction. Leur race est réellement indéfinissable. 

 - Vador répète leurs grossièretés et, hier, m'a posé une question fort embarrassante. 

- ah bon ?  Quoi donc ? 

- Il lui ont dit... Parme baisse la voix. "va te faire électrocuter par le trou de balle". Il m'a demandé ce que cela signifiait.

- Electrocuté par le trou de balle ? Tu es sûr qu'il a dit cela ? Quelle drôle d'idée. Cela doit être très douloureux, déclara Cassie en faisant un grimace.

- Oui et d'ailleurs je lui ai dit qu'il était plus poli de dire anus que trou de balle 

Cassie se lèche le dit trou, stressée par ce qu'elle vient d'entendre.

- Je veux en avoir le cœur net. 

Elle fille à l'étage par l'escalier, pour retrouver l'ordinateur, puits de connaissance.

Pendant ce temps, Parme chahute avec Adèle comme le ferait une maman chat avec son petit. La petite fille adore ça et elle développe ainsi ses capacités motrices.

Au bout d'un moment Cassie revient, la mine sombre.

- Qu'as tu trouvé Cassie ?  Tu as l'air toute émue déclare Parme qui délaisse un instant son "chaton".

- J'ai compris d'où venait l'expression utilisée par ces deux chenapans. Pour tuer les renards, afin de prendre leur fourrure qui servira à faire des manteaux, on les électrocute en leur enfonçant une pièce métallique dans l'anus... C'est horrible.

A ces mots, Parme devient aussi toute pâle. Les chats ne sont pas victimes de ce traitement mais elle se sent solidaire des pauvres renards.

- Cassie, nous ne pouvons laisser faire cela. Nous devons mettre notre intelligence et notre classe au service de la défense des renards tout comme nous avons décidé de lutter contre le "chatbalisme".

- Tu as raison Parme, mais j'ai le sentiment que le combat pour la défense des animaux pourrait bien nous occuper à plein temps. En effectuant mes recherches, j'ai trouvé bien d'autres choses tout aussi horribles. L'imagination humaine semble n'avoir aucune limite quand il s'agit de faire souffrir des animaux...

- Nous devons mettre ce sujet à l'ordre du jour de la prochaine réunion du chat club et informer nos lecteurs. Nous pouvons remercier; au passage, les deux chenapans qui nous ont mis sur la voie. Bien involontairement, leur langage grossier nous a permis de découvrir une pratique ignoble.

 

      

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