Pour Adèle, au début, Parme, Cassie et Vador ce fut des ombres. Il y avait trois grandes ombres. Chloë, sa maman, l'être le plus important au monde, et deux autres ombres, la maîtresse et le maître.
Mais très rapidement trois autres ombres apparurent, beaucoup plus petites. C'était toujours lorsque les grandes ombres étaient absentes.
Elles étaient là, silencieuses, se déplaçant souplement. Parfois très proches et un jour Adèle découvrit la douceur de leur contact.
Puis les petites ombres restèrent quand les grandes ombres étaient là.
Ce que ne savait pas Adèle est, qu'au début, les petites ombres n'avaient pas le droit d'être là. Mais quand le maître compris que la présence des petites ombres avait le don de calmer les pleurs, très vigoureux du bébé, le pragmatisme l'emporta et il consentit à faire une entorse a son sacro saint principe selon lequel les chats ne devaient pas approcher du bébé.
C'est ainsi qu'un lien très fort se créa, petit à petit entre Adèle et Parme et Cassie ainsi que Vador.
Très vite, à la première expression d'Adèle qui évidemment fut « ma », s'ajouta un « pa » qui signifiait Parme et non papa, vu que celui-ci s'était élégamment défilé, abandonnant Chloë enceinte. Cassie fut traduit par « I » et Vador « do ».
Très vite, Chloë s'aperçut qu'Adèle ne se trompait jamais dans ses désignations de l'un ou l'autre. Bien évidemment, le maître eut une explication pour le moins désagréable de ce fait, évoquant les différences d'odeur entre les chats.
Ce qui suscita une fois de plus des commentaires agacés de nos chartreuses.
- Personnellement, je n'ai pas d'odeur mais un délicat parfum de chez Givenchy, déclara Parme.
Parme et Cassie avaient la conviction qu'elles étaient investies d'une mission par rapport à Adèle du fait qu'elle n'avait pas de papa. Elle devinrent éducatrices mais aussi ses protectrices. Cela eut le don d'agacer le maître qui avait l'impression qu'elles étaient omniprésentes auprès du bébé.
Un jour , il dit à la maîtresse « Si cela continue, il faudra présenter un laisser passer pour approcher d'Adèle. » Ce qu'ignorait le maître était, qu'en tant que membres du chat club, Parme Cassie et Vador se comportaient en professionnels entraînés.
Zaher qui nous le rappelons était le chat d'un garde du corps d'Hasan Nasralah le leader du Hezbollah libanais, une puissante organisation para militaire selon certains, terroriste, selon d'autres, leur appris notamment à surveiller les personnes qui approchaient Adèle.
Quelle menace pesait sur Adèle à part la maladresse du maître quand il la prenait dans ses bras ? Eh bien par exemple un dénommé Julien, fils d'une amie de Chloë qui du haut de ses 18 mois s'affirmait déjà comme une véritable terreur dont le passe temps favori était de prendre les doudous d'Adèle, ce qui la faisait hurler de désespoir.
Les maîtres, dans leur grande inconscience, avaient proposé à plusieurs reprises de le garder pour que Chloë et son amie puissent sortir...
Inutile de vous dire, qu'en ces occasions, la garde autour d'Adèle était renforcée …
Mais l'efficacité de l'action des chats fut telle qu'un jour Julien se mit à pleurer en voyant, à son arrivée, nos trois amis puis se précipita dans les jupes de sa mère en disant « chat fait peur à moi ».
Et on ne revit plus Julien qu'à de rares occasions.
Ainsi se déroula tranquillement la vie d'Adèle qui fit preuve très rapidement d'une intelligence remarquable. Elle parla tôt, fut propre, tôt et fit ses nuits, tôt.
Elle vécu de nombreuses aventures avec les chats et devint même le 1er membre humain du chat club. Mais tout cela fera peut être, un jour, l'objet d'autres chroniques.